Est-il vraiment nécessaire de jeûner ?‎5 min read

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Image Credit: kamil-szumotalski-BfVhaQcoh9w-unsplash

De nombreuses personnes cherchent à minimiser l’importance du jeûne en avançant divers arguments selon lesquels il n’est pas nécessaire. Toutefois, il est essentiel de comprendre la raison du jeûne, comme nous l’enseigne saint Pierre : « Mais sanctifiez dans vos cœurs Christ le Seigneur, étant toujours prêts à vous défendre, avec douceur et respect, devant quiconque vous demande raison de l’espérance qui est en vous » (1 Pierre 3:15).

Dans le christianisme, nous définissons le jeûne comme l’abstinence de quelque chose pour un objectif supérieur. Cela peut signifier s’abstenir de l’arbre de la connaissance (Genèse 2-3), s’abstenir de parler (Josué 6, Jacques 1), s’abstenir de produits d’origine animale (Daniel 6), et bien plus encore.

1. Le jeûne a été le premier commandement donné à l’humanité

L’importance du jeûne est démontrée dans l’histoire de la chute d’Adam et Ève. Dans le jardin d’Éden, Dieu donna à Adam et Ève « toute herbe portant semence qui est sur toute la surface de la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d’arbre et portant semence : ce sera votre nourriture » (Genèse 1:29). Même les animaux ne mangeaient que des fruits et des légumes (Genèse 1:30).

Saint Basile de Césarée (379 apr. J.-C.) résume cette idée en disant : « Le jeûne a été ordonné au paradis. La première injonction fut donnée à Adam : ‘De l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras pas.’ ‘Tu n’en mangeras pas’ est une loi de jeûne et d’abstinence. » Il explique que l’argument général est davantage contre l’excès que pour un simple abstentionnisme cérémoniel. Au paradis, il n’y avait ni vin, ni abattage d’animaux, ni consommation de chair. Ésaü fut souillé et devint esclave de son frère pour un simple repas. C’est grâce au jeûne et à la prière qu’Anne donna naissance à Samuel. Le jeûne fit naître Samson. Le jeûne engendre des prophètes et renforce les hommes forts. Le jeûne rend les législateurs sages, protège l’âme, accompagne fidèlement le corps, est l’armure du champion et l’entraînement de l’athlète.

2. Le jeûne soutient la croissance spirituelle

Saint Matthieu relate comment le Christ a guéri un garçon possédé par un démon. Les apôtres ne purent le guérir, et le Christ leur révéla que « cette sorte de démon ne sort que par la prière et par le jeûne » (Matthieu 17:21).

Sans prière et sans jeûne, nous sommes plus susceptibles d’être influencés par les forces démoniaques et d’en subir les conséquences. Saint Jean Chrysostome (407 apr. J.-C.) expliqua : « Celui qui jeûne est léger et actif, il prie avec vigilance, apaise ses mauvaises convoitises, rend Dieu propice et humilie son estomac orgueilleux. Celui qui prie en jeûnant possède deux ailes, plus légères que les vents eux-mêmes. Rien n’est plus puissant qu’un homme qui prie correctement. »

Saint Pierre nous avertit également : « Soyez sobres, veillez ; car votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera » (1 Pierre 5:8). Cyprien de Carthage (258 apr. J.-C.) commenta ce verset en disant : « Nous devons être vigilants et repousser avec ardeur et soin l’ennemi qui attaque chaque partie de notre corps. »

Le jeûne et la prière sont donc des armes spirituelles puissantes, comme une préparation contre une tempête.

3. Le Christ Lui-même a jeûné

Le Christ Lui-même a jeûné pendant quarante jours (Matthieu 4:2). Mais pourquoi le Christ a-t-Il jeûné ? Saint Jean Chrysostome explique que le Christ a jeûné, non parce qu’Il en avait besoin, mais pour nous donner un exemple de l’efficacité du jeûne comme arme contre le diable. Il dit :

 

« Les enfants du Diable ne sortent pas pour aller au-devant du Diable afin d’être tentés. Pourquoi chercheraient-ils la lutte, eux qui ne désirent pas la victoire ? Mais les fils de Dieu, ayant davantage de confiance et désirant la victoire, s’avancent contre lui au-delà des limites de la chair.

Pour cette raison, le Christ Lui-même est allé au-devant du Diable, afin d’être tenté par lui. Mais afin que vous appreniez combien le jeûne est un bien précieux, et quelle puissante armure il représente contre le Diable, et que, après le baptême, vous deviez vous consacrer au jeûne et non aux convoitises, le Christ a donc jeûné, non parce qu’Il en avait besoin, mais pour nous enseigner par Son exemple. »

Si Celui qui n’avait pas besoin de jeûner a jeûné et nous a montré par Son exemple la véritable puissance du jeûne, comment pourrions-nous ne pas jeûner ? Si Celui qui a triomphé du diable et de la mort nous a enseigné le chemin à suivre, comment pourrions-nous ne pas utiliser les outils qu’Il nous a donnés ?

Grégoire le Dialoguiste (604 apr. J.-C.) explique que nous devrions imiter le Christ pendant le Carême et faire tout notre possible pour jeûner. Il dit :

 

« Le Créateur de toutes choses n’a pris aucune nourriture pendant quarante jours.

Nous aussi, pendant la saison du Carême, autant qu’il est en notre pouvoir, affligeons notre chair par l’abstinence. Le nombre quarante est préservé parce que la vertu du Décalogue est accomplie dans les livres du saint Évangile, et que dix multiplié par quatre donne quarante. Ou bien, parce que dans ce corps mortel, nous sommes constitués de quatre éléments dont les plaisirs nous conduisent à transgresser les préceptes du Seigneur reçus dans le Décalogue. Et puisque nous transgressons le Décalogue à cause des convoitises de cette chair, nous devons affliger notre chair quarante fois plus. »

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